Happy Valentine, my darling — ou la non-déclaration d’amour

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Je te déteste, la preuve, l’autre fois mon inconscient t’a brisé. En plein de morceaux. Assez ! Et ça n’a pas suffit, la preuve, je t’ai fait revenir dans ma vie. Accroc, accro, à cros, à cran, écran…

On dit que tu es smart. Moi je dis que tu es dumb. — bête. Bête et méchant. Tu comprends rien. Je te vire et tu reviens. Zéro qualités émotionnelles. Tu m’aspires dans ce vide. Avec toi, aux tréfonds de moi.

Le problème, c’est que je t’aime ET je te déteste, sans quoi ce serait si simple, de te quitter.

Tu es toujours là, au réveil, la journée, tu me harcèles, me voles mes instants à moi, de moi à moi, tu viens perturber mon équilibre, fragile, m’interrompre sans cesse, tél, untel, un tel pervers narcissique…Tu étais si beau pourtant quand je t’ai connu. Si attrayant, tu me faisais rire, rêver, vibrer, me sentir exister…mais maintenant tu te glisses en moi pour faire écran entre moi et ma vie. Entre nous et la vie.

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Tu es là aussi le soir, alors que je renie mes propres besoins, de dormir, je reste avec toi et pourtant j’ai sommeil,

Je reste, en veille…

Tu me voles mes enfants aussi, enfin plutôt tu m’arraches à eux — présence absente…Le regard hagard, les yeux pas là, les sens congelés. Sauf la vue. Qui trépigne. Et ce doigt qui navigue sans cesse, sans réfléchir, machinalement. Informations. Chiffres. Images. Likes. Smileys. Gros titres que je ne lis plus. Attention déchirée. Zéro concentration…

J’avais dit S T O P . Tu ne comprends rien. Tu reviens à la charge, mentale, chargée, surcharge, décharge émotionnelle. Décharge, comme une poubelle, je te trouve si empoisonnant. Tes bips résonnent sans cesse dans mon esprit sans raison.

Et pourtant tu m’apportes beaucoup, tu me fais rencontrer des gens, tu es mon confort, mon réconfort, ma tablette de chocolat, mon doudou, mon inséparable, … totem de notre société. Tous drogués au téléphone ? Mais non ! Pas de problème d’addiction chez moi ! J’arrête quand je veux !

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Tu es celui qui me fait exister

Et pourtant tu me détruis à petit feu…je t’ai déclaré ma flemme de ne rien faire…Lucifer de l’existence digitale…Fer de lance de la communication 2, 3, 10.0 ?

Tu es bien trop exclusif, jaloux…tu es ma prison chromée…

Tu me croques à pleines dents numériques. Tu me fragmentes et me voles mes petits morceaux d’identité : une photo de mes proches en Californie, mes gestes de consommation par là…Tu es la malbouffe de l’intellect, de l’émotionnel, de l’information. Des traces de moi s’envolent partout dans le monde. Je n’existe plus ici et maintenant. Tu ments ! Frag-ments de moi, de nous, de vie.

Oh mon téléphone que j’aime et que je déteste, jusqu’où cet amour passionnel nous mènera t-il ? Toutes les histoires d’amour finissent-elle mal ? L’amour dure 3 ans, le nôtre est-il voué à l’échec ?

Happy Valentine’s day, my darling…

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6 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. mamanvanille dit :

    Comme d’habitude tu manies la plume (ou le clavier…) avec brio ! Merci pour ce bel article qui résonne tant en nous 🙂

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  2. Madame Bobette dit :

    C’est tellement ça malheureusement…

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  3. Louna dit :

    Oh comme je me reconnais ! 🙈

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  4. Ouf.. je pense qu’on va malheureusement être nombreux à se reconnaître dans ce texte…

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    1. ColombesMum dit :

      😀 merci pour ton commentaire ! Oui, malheureusement beaucoup sont fous amoureux de cette idylle idole 😀

      Aimé par 1 personne

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