« Il y aura des répliques »

(Crédits photo Adamara – Unsplash)

Le choc sismique initial fait toujours mal. Autour de l’épicentre tout s’agite…Tout s’effondre. On se relève, péniblement. On panse ses blessures, on guérit, enfin, on emballe le tout dans du joli papier. Et pfuit, tout est camouflé. Du joli papier de soie. De soi. Ce qu’il en reste.

En surface, la coquille est lisse, blanche, parfaite. Prête pour l’extérieur. Oui, super week-end de Pâques, et toi? Oeufs cassés cachés, tout ça…Faire bonne figure. Aider une amie qui subit une grosse rupture amoureuse. C’est bien plus grave que « moi » et mes 5 semaines. Je n’ai pas mal. Je n’ai pas le temps d’y penser.

A l’intérieur, de toutes petites fissures commencent à apparaître. Tout va bien Tout va b.. Tout va…et parfois, au détour d’une conversation, d’un mot, d’une situation, un tout petit truc anodin, craaaac, la coquille se fissure. Les larmes montent aux yeux. Respire, respire, ne rends rien visible, tu n’as pas le droit. Tout va bien, ce n’est rien, ça va aller.

Mais non, regardez, la coquille est lisse…

Une nuit, des rêves agités, de vagues souvenirs.

Ton fils t’a dit : « Putain, t’es nulle comme Maman ». Bim.

Une autre nuit, un autre vague souvenir. Cette fois-ci c’est ton homme qui t’a dit « C’est de ta faute ». reBim.

Il semblerait que finalement, tout ne soit pas digéré à l’intérieur. Cerveau schizophrène.

Et puis il y a donc quelques répliques. Des coups de mou. Des coups où je ne rêve que de m’évader, dormir, partir, ne voir personne. Et pourtant…ce n’est pas possible. Des coups où je sens mon corps bouger, le col qui travaille, la grossesse qui se défait, tout se fait à l’envers. Le rythme cardiaque est redevenu presque normal. Le 180 se transforme en 58, puis se transformera en 30, puis 20, puis 10, puis plus rien. Bhcg plat. Comme avant. Rien n’a existé. Les coups de mou ? Les hormones y sont sans doute pour quelque chose. (merci chère cousine, de m’avoir prévenue…comme toujours, tu as raison…).

Alors il ne faut plus réfléchir, continuer à garder la tête froide, car ce n’est rien, ça passera. Ce n’est rien.

ps : et sinon j’ai un vrai article pour ce soir. Pas un article lacrymalo-plaintif.